Avez-vous déjà fait cette expérience ? Vous discutez avec quelqu'un d'une situation que vous avez vécu ensemble. Et vous vous apercevez que vous n'en avez pas tout à fait la même représentation. Vous vous rappelez de détails qui avaient complètement échappés à votre interlocuteur. A l'inverse, il se souvient de sons que vous n'aviez pas perçus.
Parfois, il y a de telles différences que vous vous demandez si vous avez bien vécu le même événement...
Le regard que nous portons sur notre passé est subjectif. Un souvenir n'existe pas en tant que tel dans le cerveau. Les éléments qui composent un souvenir sont répartis dans les différentes parties du cortex (aire visuelle, aire auditive, aire motrice etc...).
Le souvenir d'un événement est reconstruit au présent, c'est à dire au moment-même où on y pense. A chaque fois que l'on y pense, il peut être différent, modifié, par le choix des représentations que notre cerveau inconscient décide de faire, en fonction d'éléments sensoriels différents, et aussi en fonction du moment même où on y pense.
Notre cerveau va donc reconstruire à chaque fois un souvenir différent. Si l'on est triste, notre cerveau va sélectionner des éléments qui confirment ce ressenti, et le souvenir sera teinté de tristesse. Si on se sent d'humeur joyeuse, le souvenir peut changer d'humeur également.
La bonne nouvelle, c'est que si le souvenir n'existe pas en tant que tel dans notre cerveau et que nous le reconstruisons au présent, alors nous pouvons choisir d'y insérer d'autres informations sensorielles que celles auxquelles nous avons accès habituellement. Ce qui permet de désactiver, de neutraliser des émotions désagréables en lien avec des souvenirs.
En fait, nous pouvons transformer notre passé, littéralement. Nous pouvons, vraiment, transformer la représentation sensorielle de nos souvenirs...