Article publié en mai 2014 sur hypnoblog, le blog d'un hypnothérapeute
A la pause méridienne de ce congrès professionnel international, hypnose et douleur pour le citer, je me mets en quête d’un anémique sandwich sur le port de La Rochelle. Instant nécessaire après des conférences captivantes et énergétivores. Puis l’envie, après la sustentation, de compléter ce moment de détente par une de ces glaces, dont les étals brillants sont des phares attirant ma gourmandise. Ignorant les crèmes glacées aux goûts exotiques : chocolat- piment d’Espelette, violette, citron gingembre, ou encore Vittel-jambon, j’opte pour une glace « machine » à l’italienne fraise et vanille.
Salivant par anticipation, je regarde la vendeuse remplir le cornet jusqu’à plus soif, en faisant un échafaudage fragile d’une hauteur impressionnante qu’il convient de sécuriser vite, par quelques coups de langues timides, le temps de se faire rendre la monnaie. Puis libre, je déambule jusqu’à un banc dégagé, avec vue sur les navires plaisanciers.
Là, négligeant volontairement le minuscule bout de plastique qui tient lieu de cuillère, je plonge mes dents, ma langue, mes lèvres goulument avec délectation. Une plongée en eaux enfantines… Oui, je me connecte à des souvenirs pas si lointains d’enfance estivale. Dédaignant les sourires goguenards (et un peu envieux de cette liberté, du moins me l’imaginais-je) des passants, je profite de ce plaisir intense. La froidure du mets me monte au front, rafraîchissant les neurones surchauffés par cette matinée didactique.
Sur le banc voisin, une femme un peu forte m’apostrophe avec un clin d’œil : C’est bon, hein ?! Dommage que ça fasse autant grossir !
Ma réponse fuse : Non Madame; parce que je ne culpabilise pas. Et vous savez pourquoi ? Parce que pour moi, c’est un vrai bonheur, et le bonheur, ça fait pas grossir...